Cette phrase peut vous sembler bizarre et pourtant !

De plus en plus d’études récentes montrent que les personnes qui souffrent de surpoids et d’obésité ont fait quantité de régime avant de se retrouver avec un IMC supérieur à la normale.

Régulièrement, mes patients m’avouent que lors de leur premier régime, ils étaient physiquement bien mais qu’ils voulaient juste « perdre quelques kilos superflus ». Le résultat est malheureusement bien à l’opposé de leurs attentes puisque quelques mois ou années plus tard, leur poids a augmenté, des complexes physiques ont fait leur apparition et le cycle infernal des régimes à répétition, aussi divers que variés, ne n’est jamais arrêté depuis lors.

Les complexes font alors la place à de réelles préoccupations physiques et parfois même de santé, qui n’existaient pas au début de leur périple pour la minceur.

L’explication est assez simple et réside dans le principe bien connu des psychologues de la restriction cognitive. En effet, tous les régimes, aussi sains soient-ils malheureusement, comportent une part de restriction et de contrôle concernant les prises alimentaires. Peu importe le principe sur lequel le régime s’appuie, il vous « prescrira » de manger tel ou tel aliment, à telle ou telle heure, ou vous « interdira » d’en manger d’autres, de les remplacer, de les manger à un moment bien précis. En bref, votre alimentation sera dictée pendant quelques jours, semaines, mois par les principes de ce régime. Bien souvent, les régimes ont été étudiés pour fonctionner et entrainer une perte de poids satisfaisante et conséquente.

C’est à ce moment que le corps marque son désaccord et proteste. En effet, notre corps fonctionne selon le principe d’homéostasie….L’homéostasie, c’est quoi ? C’est le biologiste Claude Bernard (1813-1878) qui a été le premier à définir la loi d’homéostasie comme suit : « Tout système laissé à lui-même en l’absence de perturbations, revient spontanément à l’état d’équilibre au travers d’une série de processus régulateurs. »

Vous comprendrez donc aisément que lorsque vous voulez maigrir, votre corps, lui, voit les choses autrement. Dès que la restriction cognitive sera trop pénible pour vous (et il y a toujours un moment où elle le sera), votre organisme en profitera donc pour récupérer très rapidement les kilos délestés.

Les personnes les plus persévérantes en matière de régimes sont donc aussi malheureusement les plus touchées par ce phénomène.

Pour terminer, je dirais donc à tous ceux qui n’en ont encore jamais fait de ne surtout pas commencer l’engrenage des régimes et pour ceux qui veulent sortir de celui-ci, de mettre toute leur énergie et leur persévérance dans une thérapie cognitivo-comportementale.

Géraldine DELFORGE Psychologue et psychothérapeute cognitivo-comportementaliste, prise en charge des troubles du comportement alimentaire.